Le stade modéré
Les patients au stade modéré témoignent généralement d’une perte croissante des facultés cognitives et fonctionnelles, bien que de nombreuses personnes conservent une bonne conscience de leur état. Ce stade marque une importante augmentation des soins à accorder aux patients par les proches et les aidants. C’est celui qui peut paraître le plus long et durant lequel les personnes concernées ont le plus besoin d’aide et de soutien.
Durant ce stade, les symptômes sont regroupés en 4 domaines : l’humeur et les émotions,les capacités cognitives, le comportement et les capacités physiques.
Au niveau de l’humeur et des émotions, nous retrouvons des changements d’humeur assez fréquents variant entre différents sentiments : anxiété, méfiance, tristesse, dépression, frustration, colère, hostilité, apathie ou encore agitation. Il est aussi très courant que le patient soit constamment envahi par un sentiment de perte ou d’insécurité. Dans des moments similaires, la présence d’un proche peut être la meilleure aide à recevoir : du réconfort, l’évocation de souvenirs heureux ou également des activités familières.
En ce qui concerne les capacités cognitives, nous observons une aggravation des pertes de mémoire. Par exemple, le patient peut se souvenir de son nom mais pas de son adresse ni de son numéro de téléphone, certains oublient des évènements récents de leur passé comme des vacances en familiales. Il arrive aussi à ce stade que certains malades aient du mal à reconnaître plusieurs proches, ou d’autres égarent leurs effets personnels et prennent les affaires des autres. Ces problèmes de mémoire s’accompagnent d’un déclin de la capacité de concentration qui se traduit de différentes manières. Tout d’abord, une certaine confusion se fait ressentir avec une difficulté à organiser ses pensées ou à en suivre la logique. Le patient est désorienté dans le temps et dans l’espace. Il connaît aussi des difficultés à comprendre les mots, à s’exprimer à l’oral et à l’écrit, ainsi qu’à faire des choix. Pour être mieux compris, il est important que les proches s’adressent à la personne concernée en utilisant des gestes et en faisant des phrases concrètes. Il est aussi utile d’éteindre toute sorte de distraction telle la télévision ou la radio pendant l’échange pour une meilleure compréhension et interprétation.
Nous allons aussi remarquer pendant ce stade modéré des troubles du comportement se traduisant par de l’appréhension, un repli sur soi même ou de la passivité. Le patient se trouve en perpétuelle agitation, comme une forme d’errance avec des questions ou des gestes répétitifs. Il est fort probable qu’il ai des idées délirantes (croit à des choses qui ne sont pas vraies) et parfois même des hallucinations (entend, voit, sent ou goûte des choses qui ne sont pas présentes). De plus, il arrive que le malade ait des comportements dépourvus de toute inhibition (comportements sexuels non réprimés allant jusqu’à l’agression). Quand ces troubles se produisent, ils est important que les aidants gardent leur calme et usent d’une douce persuasion. Le mieux à faire est d’éviter les situations qui déclenchent des réactions troublantes telles que le bruit, la faim, la douleur ou encore la foule.
Les capacités physiques subissent certaines modifications et affaiblissements durant cette période. Le cycle du sommeil des patients est modifié, il y a des changements au niveau de l’appétit, et des problèmes spatiaux qui affectent les mouvements et la coordination. Le patient a besoin d’une aide extérieure pour les activités du quotidien, y compris pour s’habiller, s’alimenter, prendre un bain, aller aux toilettes, etc. A ce stade il est nécessaire, qu’un accompagnateur connaisse les habitudes de la personne concernée avant sa maladie et qu’il sécurise la maison en éloignant tout danger potentiel.