Les récepteurs de la bêta-amyloïde
L'identification de récepteurs capables de lier la β-amyloïde a fait l'objet de nombreuses études. En effet, il était important de connaître le ou les récepteurs responsables de la transmission du message pathologique ou physiologique du peptide β-amyloïde. Toutefois, il n'existe pas à l'heure actuelle de récepteur spécifique du peptide amyloïde identifié. Mais de nombreuses études travaillent sur les influences des bêta-amyloide sur différents canaux ioniques.
Les bêta-amyloïde et les canaux ioniques :
Les canaux calciques :
L'application de β-amyloïde(1-42) sur des cultures de neurones corticaux humains provoque une augmentation de la phosphorylation et de l'ouverture des canaux calciques de type L. Mais il a également été montré que l'incubation avec de la β-amyloïde(1-40) n'augmente pas l'activité des canaux calciques de type L, toujours dans les neurones corticaux. Donc l'effet des peptides amyloïdes sur les canaux L semble dépendant de l'état d'agrégation.
L'augmentation de l'influx calcique pourrait avoir pour conséquence l'augmentation d'une ou plusieurs formes de plasticité synaptique qui sont dépendantes du calcium. Cependant, une trop grande augmentation de calcium peut diminuer les phénomènes de plasticité puisque les canaux calciques et les récepteurs NMDA sont sujets à une inhibition par le calcium lui-même
Les canaux potassiques :
Les études électrophysiologiques réalisées sur les effets de la β-amyloïde sur les courants potassiques s'accordent pour montrer que des applications provoquent un blocage des conductances potassiques dans de nombreuses zones comme sur les neurones hippocampiques, au niveau des neurones corticaux.
Le blocage de ces conductances potassiques a pour conséquences de dépolariser la membrane et de faciliter la genèse des potentiels calciques et l'excitotoxicité (=processus pathologique d'altération et de destruction neuronale par hyperactivation par le glutamate).
Les canaux cationiques non sélectifs :
Parmi les mécanismes d'action de la β-amyloïde, il a été proposé la formation de canaux ioniques perméables au calcium par le peptide lui-même. En effet, Aripse et ses collaborateurs ont démontré que les oligomères de β-amyloïde, dans des bicouches lipidiques planes, ne précipitent pas en amyloïde, mais produisent des canaux ioniques. Ces canaux sont non-séléctifs, voltage-sensibles et conduisent le calcium, le potassium et le sodium. Ces canaux peuvent être bloqués par l'aluminium et sont sensibles au Tris.